Maman va à l’école !
Aider les mamans sans qualification à s’insérer professionnellement

Concentrées sur leur écran, douze jeunes mamans s’initient à l’informatique : l’envoi de mails, la recherche d’informations en ligne, l’utilisation de logiciels de traitement de texte…
Ce matin seuls les gazouillis du bébé de l’une d’elle, qui attend que sa grand-mère vienne le récupérer, se fait entendre…
Demain elles auront un atelier pour travailler la lecture et l’écriture.
Elles bénéficieront également d’ateliers en logique et raisonnement mathématiques, apprendront les techniques de recherche d’emploi, participeront à des ateliers pour renforcer leur confiance en elles…

Leur objectif ? Intégrer une formation qualifiante ou décrocher un emploi grâce au programme « Maman va à l’école ».
Cet accompagnement vers l’insertion professionnelle, à destination de jeunes mamans sans emploi ni qualification, est proposé par l’AMAFAR-EPE, en partenariat avec la CAF, depuis le mois d’octobre 2024.
Il a lieu sous la forme d’ateliers quatre fois par semaine, les lundis, mardis, jeudis et vendredis, de 9h à 14h, des horaires qui leur permettent de concilier leur vie de maman et le suivi des différents ateliers qui leur sont proposés.

Les objectifs sont multiples puisqu’il s’agit de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale en permettant à ces mamans d’accéder à l’autonomie financière et à une meilleure qualité de vie et de leur offrir les clés de l’insertion professionnelle et de l’épanouissement personnel.

Le programme comprend un stage d’immersion en entreprise de deux semaines, en avril avec une validation du projet professionnel et se terminera en juin 2025.

 

A l’origine de ce projet…

Selon les données de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) pour 2023 :
▪ La Réunion compte environ 77 000 familles monoparentales, soit près de 30 % des ménages réunionnais.
▪ Parmi ces familles monoparentales, 88 % sont composées de femmes.
▪ Le taux d’emploi des femmes seules avec enfant(s) est de 58 %, contre 73 % pour l’ensemble des femmes à La Réunion.
▪ Les femmes monoparentales sont plus exposées au chômage (21 %) que la moyenne des femmes (17 %).
▪ Leurs revenus sont en moyenne inférieurs de 25 % à ceux des autres ménages réunionnais.
▪ Les principales difficultés rencontrées par ces femmes sont la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, l’accès aux modes de garde pour les enfants, et la faiblesse des aides publiques.
En effet, la situation des femmes monoparentales à La Réunion et leurs enjeux d’insertion professionnelle est très complexe. Le profil sociodémographique des femmes monoparentales est :
▪ L’âge moyen des mères isolées est de 38 ans.
▪ 60 % d’entre elles ont un ou deux enfants, 40 % en ont trois ou plus.
▪ Près de la moitié n’ont pas de diplôme ou seulement le brevet des collèges.
▪ 35 % sont nées à l’étranger, principalement dans les pays voisins de l’océan Indien .
Les femmes monoparentales ont des conditions de vie très précaires et leurs insertions professionnelles très compliquées, en effet :
▪ 35 % vivent sous le seuil de pauvreté, contre 20 % pour l’ensemble de la population réunionnaise.
▪ Seules 58 % occupent un emploi, contre 73 % pour l’ensemble des femmes.
▪ Parmi celles qui travaillent, 40 % sont en contrat précaire (CDD, intérim, etc.).

Les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois sont le commerce, les services à la personne et l’administration publique.

Les freins à l’emploi identifiés sont le manque de qualification, les difficultés de garde des enfants et les problèmes de mobilité.